Opération Jeunesse : « La confiance a grandi entre nous »

Il y a un an, ils et elles ne se connaissaient ni d’Eve ni d’Adam. Et aujourd’hui, les jeunes participants d’« Opération Jeunesse », qui se sont rebaptisés « Ados ARTistes », grimperaient ensemble jusqu’au ciel – en tout cas sur la grande échelle pour peindre une fresque au beau milieu de La Hestre. En quelques mois, ils et elles ont vécu une aventure qui leur en a littéralement fait voir de toutes les couleurs. Théâtre, arts plastiques, graffiti grandeur nature,… « L’objectif est de créer un espace où les jeunes peuvent s’exprimer sur des thématiques qui les touchent, à travers la forme de leur choix », synthétise Louisa Talbi, d’ITHAC. « En quelques mois, j’ai vu combien cette ouverture leur a fait du bien. »

Par Laurent ANCION

Cette fois-ci, impossible de l’ignorer: après un travail de dix mois en coulisses, le talent du groupe « Ados ARTistes » d’ITHAC s’expose au grand jour! « Ça fait plaisir de voir nos petites idées aboutir sur un aussi grand mur », sourit Loup, 13 ans, devant l’énorme fresque qu’il a réalisée avec ses copains et copines au beau milieu de La Hestre. « Le monde commence à aimer les couleurs », se réjouit le bourgmestre Bruno Pozzoni. « Vous en êtes les ambassadeurs », ajoute-t-il à l’intention des jeunes intrépides.

De septembre à juillet dernier, un groupe d’ados de 12 à 16 ans s’est retrouvé tous les mercredis, qu’il vente, qu’il pleuve ou, comme ce mercredi d’inauguration, que le soleil tape dur. L’idée? S’exprimer, tout simplement. « Nous souhaitions donner la parole aux jeunes sur des thématiques qui les touchent particulièrement », explique Louisa Talbi, qui a mené le projet pour IThAC, en collaboration avec le Plan de Cohésion Sociale et les bibliothèques de Manage. Un projet particulièrement ouvert: « Le but est que les jeunes se rencontrent entre eux, s’expriment sur des sujets qui les émeuvent, les révoltent, pour amener du changement sur des situations insatisfaisantes à leurs yeux, le tout dans une forme libre », détaille Louisa.

À travers une réflexion collective, les jeunes gens ont décidé d’aborder des thèmes puissants: les injustices dans le monde, le racisme et l’homophobie. Pour traduire leur combat sous différentes formes artistiques, ils et elles ont exploré les arts plastiques avec Giuseppe Lonobile, le théâtre avec Linda Vaccarello, pour une saynète entièrement écrite de leurs plumes, puis le graff donc, avec le collectif Spray Art. « C’était chouette de discuter de ces thèmes avec le groupe, puis d’essayer de faire coexister toutes leurs idées en une seule image », explique le graffeur Renaud Capizzi. « Pour nous, ce genre de projet permet aussi de garder un pied dans le réel, d’être dans l’échange avec la jeunesse », complète son comparse David Gillet, passionné par la transmission de l’art du « spray ».

« J’ai le sentiment qu’on a vraiment pu exprimer nos idées, la confiance a grandi entre nous », expliquent Sarah et Océane. Et Khadija conclut: « Je suis fière de ce qu’on a fait: on a osé jouer la saynète devant d’autres jeunes. Et maintenant tout le monde qui passe peut voir la fresque! »

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