Formations: le cri du chœur d’une prof de français
Requinquée! Après un week-end d’exploration autour du « Chœur dans le travail théâtral avec les ados », Margaux Rase rayonne. Prof de français et d’arts d’expression, elle témoigne de la force des outils partagés par la metteuse en scène Adèle Cooken… et des vertus des formations. « On demande sans cesse aux élèves de se dépasser, d’aller au-delà de leurs limites », explique-t-elle. « Pour moi, en tant que prof, c’est fondamental de faire de même, de me former et d’expérimenter. Les élèves sont beaucoup plus motivés quand ils savent que je suis passée par là aussi! »
Par Laurent Ancion
Et si le chœur, venu à pied de l’antiquité des scènes, était en fait l’une des ressources les plus cools et contemporaines pour travailler le théâtre avec des ados? « Je suis épatée de voir la pluralité des formes qu’on peut imaginer autour du chœur. Ça va être super riche d’explorer toutes ces pistes avec mes élèves! » Un vrai cri du c(h)œur pour Margaux Rase, cette professeure de français et d’arts d’expression de l’Institut Notre-Dame de Philippeville, qui vient de vivre un intense week-end dédié au « Chœur dans le travail théâtral avec les ados », sous la conduite de la comédienne et metteuse en scène Adèle Cooken, au Delta, à Namur.
Comme la douzaine d’adultes participants, venus de tous les horizons, l’enseignante a adoré l’expérience, qui incarne le principe des formations d’ITHAC: se plonger soi-même dans une aventure… qu’on va ensuite traverser avec les jeunes. « On demande sans cesse aux élèves de se dépasser, d’aller au-delà de leurs limites », explique l’enseignante. « Pour moi, en tant que prof, c’est fondamental de faire de même, de me former et d’expérimenter. Les élèves sont beaucoup plus motivés quand ils savent que je suis passée par là aussi! »
Se mettre en jeu
Et l’on peut dire que le groupe s’est jeté dans la bataille. « J’imaginais que le chœur était avant tout basé sur les mots », rapporte Margaux. « Mais il peut aussi constituer un travail physique. C’est l’une des richesses de l’exploration d’Adèle Cooken: nous mettre en jeu par tous les moyens, verbaux ou non. Pour moi, c’est l’un des grands enseignements de ce week-end: il s’agit d’inviter chaque membre du groupe à être créateur de sa partition. Comment mettre les élèves en position d’acteurs, au sens propre? Ça m’a marquée: il s’agit de faire confiance aux jeunes. J’étais stressée et ça m’a vraiment détendue! »
Pour Margaux, le défi était très précis: cette année, elle monte Hyperland, de Michel Bellier, avec ses élèves d’arts d’expression, à l’occasion de La scène aux ados XXL. Certaines scènes de la pièce ne sont pas distribuées: les répliques sont simplement précédées de tiret, sans indication de personnages. Une occasion en or d’approcher le texte sous forme de chœur! « Grâce à la formation, mon idée chorale a complètement changé. J’ai envie qu’on s’amuse avec la liberté laissée par l’auteur, qu’un accessoire ou un élément de costume permettent d’identifier le chœur autrement, selon les passages. »
Rêves en l’air? Pas du tout, dès ce lundi, de retour à l’école, Margaux Rase appliquait déjà certains exercices avec l’une de ses classes de français. « Ce genre de formation donne confiance », observe l’enseignante. « Ce qui me rassure et m’encourage, c’est de voir que des auteurs, d’autres profs ou des artistes professionnels suivent aussi la formation. Chacun doit se former tout au long de la vie. Et les échanges sont incroyablement riches. » Prochaine étape? « La formation avec Bernard Grosjean! Tout le monde m’en parle. C’est le maître à penser! » Ce sera pour novembre. Pas de répit pour les intrépides!
Auteur·ice : Laurent Ancion
Passionné d’art sous toutes ses formes et sous toutes ses coutures, Laurent Ancion a trouvé dans le champ de l’écriture journalistique l’endroit rêvé pour chercher, questionner, rencontrer, réfléchir, analyser et raconter les arts de la scène. Après quinze ans consacrés à la critique théâtrale quotidienne au journal Le Soir, il mène aujourd’hui sa recherche sur un format plus long: le livre de réflexion, dont il cherche avant tout à privilégier la forme joyeuse plutôt que l’assommoir. Laurent est également professeur aux conservatoires de Mons et de Bruxelles, et poursuit en parallèle ses aventures musicales au piano (album « Tout au bord »). Il est chargé de communication et de projets auprès d’ITHAC.
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